Alain Buffard — Good Boy

Alain Buffard, Good Boy

Il existe tant de raisons de considérer aujourd’hui l’œuvre du chorégraphe Alain Buffard (1960-2013). Héritier et danseur des grandes figures chorégraphiques des années 1980, Buffard est de ceux qui vécurent l’arrivée du sida comme un événement majeur. Résistant à la maladie, croisant sa propre histoire et ses mythologies personnelles, au fil de ses pièces, de ses expositions et de ses films, il a exploré nombre des problématiques de son temps. Par sa radicalité et la fécondité de ses interrogations, l’œuvre qu’il a élaborée, de Good Boy à Baron Samedi, a participé au renouvellement de la scène française. Ce livre kaléidoscopique rassemble à la fois de riches témoignages, une large iconographie et des documents d’archives inédits. Il éclaire le parcours, l’œuvre et la pensée d’un artiste complexe, à la fois affirmé et secret, sans en réduire les visages multiples.
On découvre Buffard jeune garçon bondissant et, plus loin, homme aux stigmates invisibles. On le voit jouer de néons comme Bruce Nauman ou, corps nu, cherchant sa danse dans les séquoias de Sea Ranch. Ailleurs, tout en mots, il déroule un vaste questionnaire servant de viatique pour mieux exister sur terre ou pour identifier, en tant qu’artiste et interprète, ce qu’on peut offrir au spectacle qui s’invente. Le voilà dialoguant de vive voix ou en silence avec son complice le philosophe Alain Ménil, avec la chercheuse Laurence Louppe ou la danseuse-chorégraphe Anna Halprin. Là, ce sont des réflexions acérées sur les modalités d’apprentissage et d’émancipation. Et puis, c’est le Buffard absent auquel on se substitue, post mortem, pour transmettre son œuvre.
En proposant des analyses, des traces de la pensée et des méthodes de travail du chorégraphe et une grande variété de documents, puisse ce livre alimenter le désir de questionner une grande œuvre et nourrir l’admiration d’un good boy. Et offrir comme le portrait éclaté d’une complexité toujours vivante, toujours riche de questions non résolues, de questions posées au monde et donc à nous-mêmes.

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There are so many reasons today to examine the significance of the work created by the choreographer Alain Buffard (1960-2013). A dancer and successor of the major choreographic figures of the 1980s, Buffard is one of those who have experienced the onset of AIDS as a key event. Battling disease, his story and personal mythologies of his own entwined throughout his pieces, exhibitions and films, he has delved into a number of issues particular to his time. Through both a radical nature and some fruitful questioning, his works, from Good Boy to Baron Samedi, have contributed to the revival of the French scene.
This kaleidoscopic book brings together rich testimonies, a large iconography and many unpublished archive documents. It sheds light on the journey, the work and the thought of a complex artist, both assertive and secret, without reducing his many faces. We discover Buffard bouncing about, a young boy still, and later, a man with invisible scars. Here, he is seen playing with neon, in the likes of Bruce Nauman, or, captured naked, searching for his dance amongst the Sea Ranch sequoias. Elsewhere, entirely in words, he unveils a broad questionnaire used as support to better exist on Earth or to identify what one is able to give, as an artist and a performer, to the piece to come. Here, he is conversing, out loud or in silence, with his partner Alain Ménil, the researcher Laurence Louppe or the dancer-choreographer Anna Halprin. There, some sharp reflections on how to learn and how to emancipate. And then, it is the absent Buffard whose place is taken, post mortem, in order to pass on his work. Through offering some analyses, direct trails of the choreographer’s thinking and working methods but also a wide variety of documents, may this book fuel the desire to keep questioning a great work and nurture admiration for a good boy. And propose a sort of broken-up portrait of an ever-living complexity, ever open to interpretation, ever enriched by unresolved interrogations to the world and therefore, to ourselves.

Sous la direction de/Edited by Fanny de Chaillé, Laurent Sebillotte et/and Cécile Zoonens

Textes de/Texts by Fanny de Chaillé, Matthieu Doze, Lou Forster, François Frimat, Élisabeth Lebovici, Mélanie Papin, Anne Pellus, Frédéric Pouillaude, Enora Rivière, Laurent Sebillotte, Noémie Solomon, Cécile Zoonens

Essai photographique de/Photo-essay by Marc Domage et/and Jean-Louis Chapuis

Traduction/Translation : Anna Kessler et/and Tresi Murphy

Édition bilingue (français/anglais)/Bilingual edition (English/French)

320 pages (275 ill. coul. et n&b/color & b/w ill.)

Coédition Les presses du réel — Centre national de la danse, en partenariat avec l’Association PI:ES Alain Buffard et avec le soutien du Ministère de la Culture-Direction générale de la création artistique.
Co-edition Les presses du réel — Centre national de la danse, in partnership with the Association PI:ES Alain Buffard, and with the support of French Ministère de la Culture-Direction générale de la création artistique.